dimanche 12 mai 2024

Ascension parisienne

Du 9 au 11 mai 2024, lors du weekend de l'Ascension, nous sommes partis à Paris visiter le parc Disneyland ainsi que quelques monuments emblématiques de cette ville. Pour ce faire j'ai réservé un appartement pour deux nuits dans un appart-hôtel à proximité de Disneyland.

Le voyage vers Disneyland Paris

Le vol Genève-Paris décolle à 17h00. Vers 14h00 on monte dans le train en vue d'arriver à l'aéroport de Genève vers 15h30, heure recommandée. J'ai fait le check-in en ligne 24 heures plus tôt. Arrivé à l'aéroport de Genève, on passe le contrôle des bagages, et ensuite on passe... la douane. On a pas encore décollé mais on est déjà en France !

à 16h20 on embarque dans l'avion pour Paris. C'est un Airbus A220. Un jet presque neuf (ce modèle date de 2016). Devant les sièges il y a une pince pour porter une tablette / un smartphone. En plus il y a une prise USB et le Wifi dans l'avion. Le ciel est dégagé, et le vol s'annonce spectaculaire. Peu après le décollage, lors de la montée, on voit au loin les Alpes, le lac Léman et Lausanne - notre point de départ.

Décollage de Genève

Le lac Léman, en direction de Lausanne

Après environ 15 minutes de vol, l'avion est tout juste arrivé au plafond, et les stewards se mobilisent pour nous offrir une collation. Air France nous offre un sandwich et une canette de thé froid. Mini repas qu'on a tout juste le temps de manger avant que le pilote amorce la descente vers Paris. Raison: ce vol de 500 km ne dure que 50 minutes.

L'avion vole au dessus de Paris. On y voit des maisons à perte de vue. On vole également au dessus de plusieurs aéroports: Charles-de-Gaulle, Orly, et Le Bourget. Passé au dessus de l'aéroport Charles-de-Gaulle, l'avion bifurque en direction de la ligne de descente (50 km à l'Ouest de l'aéroport).

Descente au dessus de Paris

L'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle

L'aéroport de Paris Le Bourget

Arrivé à l'aéroport Charles-de-Gaulle, on débarque, puis on recherche la gare. En effet on est à 30 km de notre hôtel. Il y a deux routes possibles: option A: tous les 10 minutes il y a un train régional qui part vers Paris, et on arrive près de l'hôtel en 1h45. Option B: toutes les heures il y a un TGV qui part vers Disneyland et on arrive près de l'hôtel en 10 minutes. Quelle chance, il y a encore de la place dans le TGV !

Le TGV. vitesse estimée: plus de 150 km/h

Arrivé devant l'entrée du parc Disneyland, il y a deux options pour rejoindre l'hôtel: un bus gratuit, ou la route, qu'on peut faire à pied (~1 km). On arrive vers la gare des bus, mais je ne vois aucun bus qui va vers cet hôtel, et je ne voit pas la route en direction de Serris - village où se trouve l'hôtel. On part dans une direction chercher la route, puis on revient. On croise deux touristes qui demandent à un passant où se trouvent les bus navettes pour l'hôtel Adagio - le même que nous. Je me joint à la conversation, où il nous indique qu'il faut passer la première porte du parc Disneyland (un contrôle des bagages), pour se rendre dans la deuxième gare de bus.

On choisit de continuer à pied. et 10 minutes plus tard on arrive à l'entrée du village de Serris, où il y a un hôtel Adagio. Je me présente à la réception pour le check-in, et le personnel me réponds... que c'est un autre hôtel aussi nommé Adagio. C'est à 5 minutes à pied, à proximité du centre commercial.

On arrive finalement à l'hôtel ou j'ai réservé un appartement, deux heures après être descendu du train. Je présente à la réception, et le personnel me fait la remarque qu'il y a beaucoup de familles suisses dans cet hôtel aujourd'hui, en raison probablement du week-end prolongé. Je retrouve également les touristes croisés un peu plus tôt devant le Disneyland, qui recherchaient le même hôtel.

Cet hôtel est pensé pour les familles et il y a un babyfoot, une place de jeu et une piscine. Il se fait tard et la piscine est déjà fermée. On arrive enfin à notre destination: c'est un petit appartement de 40 mètres carrés, avec chambre, kitchenette, salon et de la place pour 4 personnes.

Appartement de l'hôtel Adagio - le salon
Appartement de l'hôtel Adagio - la chambre

Dans l'hôtel il y a le Wifi gratuit. je m'en sert pour rechercher un restaurant où on pourra manger le repas du soir. Dans le centre commercial à proximité il y a des restos ouverts jusqu'à 23h00 et des magasins qui sont déjà fermés. On se rends ensuite dans le McDonalds du centre commercial. Je constate que le menu coûte nettement moins cher qu'à Lausanne. Déception cependant quand on reçoit le repas: il est peu copieux et il ne corresponds pas à la commande. Après avoir corrigé le menu, et mangé ce qui a été commandé, on a encore faim, et je passe une deuxième commande de crèmes glacées pour le dessert. Cependant 30 minutes après avoir commandé trois glaces, on ne nous a pas encore servi.

On rentre ensuite à notre hôtel pour y passer la nuit. Le lendemain pour le petit déjeuner on retourne au centre commercial - où les magasins sont alors ouverts. On achète croissants et boisson au chocolat, qu'on mange durant le trajet à pied en direction du parc Disneyland. 

devant le parc Disneyland

Disneyland

La visite du parc Disneyland, et ses nombreuses attractions, prends beaucoup de temps. Il y a beaucoup de visiteurs, et des queues d'attentes. Il faut parfois attendre presque une heure avant de pouvoir entrer dans une attraction... qui dure moins de 5 minutes.

A l'entrée du parc il y a des magasins qui vendent des souvenirs et des jouets... qui intéressent ma fille. Je lui réponds qu'on les achètera à la sortie. On commence notre visite par la montée au château de la Belle-au-bois-Dormant. L'attraction emblématique de Disneyland, avec ces vitraux qui racontent l'histoire de la belle. 

Le château de la Belle-au-Bois-Dormant

Ensuite on recherche le chemin pour monter dans l'attraction "Dumbo l'éléphant volant". Il y a des centaines de personnes qui attendent leur tour. Après 45 minutes à attendre notre tour, on entre dans une des nacelles de ce manège "pieuvre". La nacelle est une figurine de Dumbo l'éléphant, et il y a un bouton pour prendre de la hauteur. Le "vol" dans cette attraction dure moins de 5 minutes.

Dumbo l'éléphant volant

On recherche ensuite l'attraction "Pirates des Caraïbes". L'entrée est un portique, suivi d'un chemin en zig-zag à travers un jardin tropical, ensuite de quoi le chemin continue dans un souterrain sous un château, où il y a des canons et des toiles d'araignée. Le chemin sert de file d'attente et il y a beaucoup de monde. Après 50 minutes d'attente on arrive aux portes de l'attraction. On monte dans une barque et on part à la rencontre des pirates dans une nuit artificielle - il fait noir et les pirates sont éclairés à la bougie. Depuis la barque on voit des pirates, leurs prisonniers, leurs animaux (ils ont des chats, des poules, des cochons...) et on voit aussi leur trésor. Le voyage en barque dure moins de dix minutes.

Pirates des Caraïbes - La file d'attente dans le jardin

Pirate des Caraïbes - on embarque
Les pirates des Caraïbes

Une autre attraction phare de Disneyland, c'est "Star Wars Hyperspace mountain". Amine, mon fils de 13 ans, a très envie de monter dans cette attraction. Anissa, ma fille de 8 ans ne le souhaite pas - elle a peur. La file d'attente commence à l'extérieur, à côté du sous-marin Nautilus. Puis on entre dans un bâtiment obscurci. On entend les cris des passagers de cette attraction. L'attraction est une montagne russe dans le noir complet, qui imite un voyage imaginaire dans l'hyperespace - à très grande vitesse. 

Star Wars hyperspace mountain - dans la file d'attente

Le décor de cette attraction est l'espace intersidéral, où se joue... la guerre des étoiles. L'attraction comporte des fortes accélération, des virages brusques et un looping - c'est indiqué sur un avertissement dans la file d'attente. Après presque une heure à attendre notre tour, on arrive aux portes de l'attraction, où on peut entrer dans les véhicule. Anissa est en train de pleurer. Le personnel le remarque et lui propose... de sortir immédiatement. Je sors donc avec elle et c'est son frère Amine qui montera tout seul dans cette attraction. Deux minutes après être sorti, on retrouve Amine, tout retourné, mais heureux des sensations fortes apportées par deux minutes d'un voyage extrêmement tumultueux.

Star Wars hyperspace mountain

Voila, ca fait bientôt 3 heures qu'on est entrés au parc Disneyland, et on est monté dans seulement 3 attractions de ce parc qui en compte des dizaines. On choisit alors de privilégier des attractions moins réputées, où il y a moins de visiteurs qui attendent. L'heure avance, et le clou de la journée c'est le spectacle qui commence... à 17h30

Dans une de ces attractions, on part à la rencontre de Blanche-Neige et des septs nains. Après 15 minutes à attendre notre tour, on monte dans un petit train, qui tortille autour des personnages de ce conte de fée: Blanche-Neige, les nains, la reine, et le sorcier. On termine ensuite la journée en montant tout les trois sur un cheval dans un carrousel géant. Le carrousel compte près de 100 chevaux et il y a 10 minutes d'attente.

Blanche-Neige et les septs nains

Le carrousel géant de Lancelot

Il est bientôt 17h30, on retourne alors vers le centre du parc. Il y a déjà beaucoup de monde qui attend le spectacle. On entends alors de la musique et on voit passer des chars sur lesquels les personnages célèbres de Disney dansent et saluent la foule: Mickey, Donald, Goofy, puis le Roi Lion, Némo (le poisson) et leurs amis puis la Reine des Neiges avec Sven - son renne de trait - et Olaf - son ami de bonhomme de neige. Il y a également un dragon qui défile; son nez dégage de la fumée.

Fatigués de marcher dans la foule, sous le soleil tapant de cette belle journée de printemps. On décide alors de rentrer, mais non sans passer d'abord dans les boutiques, comme j'avais promis à Anissa lors de notre arrivée. Un des objets qu'elle souhaite est un ballon à la forme de la tête de Minnie (la compagne de Mickey). Un autre objet est une figurine de Stitch, qu'on peut porter à l'épaule à l'aide d'un aimant placé sous les habits. Je fait connaissance avec ce personnage imaginaire: c'est un extraterrestre bleu et sympathique qui ressemble aux créatures Pokémon. Je n'en avais jamais entendu parler.

Le spectacle

Le ballon Minnie

On rentre ensuite à l'hôtel - 10 minutes à pied, et on profite de la piscine. Il y a déjà une vingtaine de personnes dans l'eau, surtout des enfants. On y reste jusqu'à l'heure de fermeture (21h00), ensuite de quoi on part au centre commercial pour manger le repas du soir. Les commerces sont encore ouverts. Le centre commercial "Val d'Europe" est une galerie marchande couverte. Il y a un secteur avec des restaurants (italiens, japonais, mexicain et américains) et un autre secteur avec des boutiques, les plus grand magasins sont deux grandes enseignes de grande distribution situées au fond du centre commercial. On opte ce soir pour une assiette de pâtes servies dans un restaurant italien.

Le centre commercial Val d'Europe

Plat italien au centre commercial

On rentre ensuite à l'hôtel pour dormir dans cet appartement qu'on doit rendre le lendemain matin.

Paris

C'est maintenant le jour du retour. On doit libérer l'appartement à 11h00, et le vol pour Genève décolle à 18h30, ce qui nous laisse le temps de faire un détour pour admirer quelques monuments emblématiques de Paris. On plie nos bagages, on vérifie de ne rien avoir oublié. J'annonce notre départ, puis on part à pied en direction du parc Disneyland pour prendre le train régional direction Paris.

A proximité du parc Disneyland il y a des vendeurs de rue. Ils vendent des miniatures de la Tour Eiffel - ce qui nous intéresse. Ils vendent également des billets d'entrée au parc, ce qui ne nous intéresse pas.

Arrivé à la gare de Disneyland (Chessy / Marne-la-Vallée), je recherche un automate en vue d'acheter des cartes journalières pour le RER. Les cartes permettent d'utiliser les lignes de train et de métro depuis le centre ville de Paris jusqu'à l'aéroport. Avant de partir on s'arrête dans un kiosque pour acheter quelque chose à manger pour le déjeuner. Avant de monter dans le train il faut passer le contrôle automatique. Anissa porte à ce moment le ballon au visage de Minnie, qu'on a acheté hier. Elle présente sa carte au contrôle, la porte s'ouvre et elle passe. Mais le ballon se retrouve coincé entre les portes automatiques qui viennent de se refermer. Heureusement il n'a pas explosé. 

Après 45 minutes de voyage en train, on arrive à la gare de Châtelet-les-Halles, au centre ville de Paris. On prends ensuite la ligne 6 du métro parisien, qui passe successivement devant la Tour Montparnasse, la Tour Eiffel, puis l'Arc de Triomphe.

La Tour Montparnasse est un gratte-ciel moderne de 60 étages, de plus de 200 mètres de haut. Pour l'admirer il suffit de descendre à l'arrêt de métro Montparnasse, de sortir du souterrain, puis de regarder vers le ciel !

La tour Montparnasse

Après la Tour Montparnasse, on continue le trajet en métro en direction de la Tour Eiffel. Le métro est en plein air, et la tour est visible à plusieurs kilomètres de distance. Le parc du Champ-de-Mars, sous la tour, est très fréquenté par les touristes et les vendeurs de rue. Il y a un contrôle des bagages avant d'entrer dans le parc. On entre dans le parc et on s'arrête sous la tour. La Tour Eiffel est tellement grande que c'est difficile de la prendre en photo dans son intégralité de si près. Depuis cet endroit, on peut monter dans la tour. Il faut cependant acheter un billet et ensuite il y a 2 heures d'attente - pour toutes ces raisons on a renoncé.

la Tour Eiffel

Dans un mois il y aura les Jeux Olympiques de Paris. Le village olympique est en construction aux alentour de la Tour Eiffel. Il y a des chantiers, des déviations... et des rues fermées à la circulation. Depuis le Champ-de-Mars on voit au loin des gradins en construction. On s'éloigne un peu de la tour, en vue de prendre des photos d'un peu plus loin. Au jardin du Trocadéro - vis-à-vis de la tour, il y a aussi des chantiers pour les Jeux Olympiques.

Près de la Tour Eiffel - estrades pour les Jeux Olympiques de Paris

On revient ensuite à la station de métro, pour continuer notre route jusqu'à l'Arc de Triomphe, qui se trouve un peu plus loin, sur la ligne 6 du métro. On descends à la station terminus de la ligne, on sort du souterrain, et on regarde vers le haut. Au milieu d'un immense giratoire, il y a un portique massif, en béton, décoré avec des statues et des inscriptions. Il y a un souterrain qui passe sous le giratoire, et qui permet d'accéder au pied de l'Arc de Triomphe. Au milieu du souterrain il y a une colonne de touristes qui attendent leur billets. Ensuite de quoi il faut attendre presque une heure avant de pouvoir remonter sous le monument. On décide de ne pas le faire; on prends les photos à bonne distance, puis on redescends à la station de métro.

L'Arc de Triomphe

On est fatigué de marcher, il est l'heure de manger, et dans une heure il sera temps de partir pour l'aéroport pour prendre le vol retour vers Genève. On monte dans la ligne 12 du métro parisien, en vue de rejoindre la gare de Châtelet-les-Halles où il y a un train régional en direction de l'aéroport (le RER B). Dans cette gare souterraine on achète des sandwiches et des boissons, puis on trouve une place pour les manger.... dans le souterrain de la gare.

Retour à la maison

On monte ensuite dans le train régional, pour 45 minutes de voyage jusqu'à l'aéroport Charles-de-Gaulle - le plus grand aéroport de Paris, un des plus grands en Europe. Selon mon billet d'avion, on doit se rendre au terminal 2. Cependant le train s'arrête au terminal 1. On monte alors dans un métro gratuit qui fait la navette entre les deux terminaux de l'aéroport. On entre dans le terminal, je regarde le panneau des départs. Le vol à destination de Genève... n'est pas affiché. Pourquoi ? Je constate qu'on est au terminal 2F, et ma carte indique qu'il faut aller au terminal 2G. Je vois qu'il y a un bus navette en direction de ce terminal. On monte alors dans le bus; il parcourt plusieurs kilomètres avant de nous déposer à l'entrée du terminal 2G. 

On entre ensuite dans le terminal, et un steward nous demande (en anglais) notre destination. Je lui dis Genève, et il nous indique qu'il faut tout d'abord passer le contrôle des bagages. On a deux valises, des sacs à main, et Anissa porte toujours son ballon en forme de tête de Minnie. La sécurité nous autorise de passer uniquement avec le ballon... dégonflé - en raison du risque d'explosion dans l'avion. Je leur demande alors un objet pointu pour crever le ballon - et perdre l'hélium qu'il contenait. On arrive ensuite à la salle d'attente du terminal 2G. 

Dans la salle d'attente il y a de la moquette, des tables où on peut jouer aux échecs, des places pour s'allonger - bienvenues après tout ce qu'on a marché. Il y a également des magasins hors-taxe. Bonne nouvelle, notre vol pour Genève est indiqué au panneau d'affichage. Mauvaise nouvelle: le numéro de la porte d'embarquement n'est pas indiqué. Coup d'oeil sur le site web de l'aéroport. Il est indiqué que l'embarquement à lieu dans 90 minutes à la porte G40 - au fin fond de l'aéroport Charles-de-Gaulle.

L'avion pour Genève

On attends alors environ une heure sur les chaises longues du terminal 2G - on est en avance. Puis on se déplace vers la porte G40. Arrivé sur place: il n'y a personne, et le vol n'est pas indiqué. Peut-être est-ce encore trop tôt ? 20 minutes plus tard, alors qu'il est l'heure d'embarquer, des passagers affluent vers les portes d'embarquement. Un steward presse un bouton, et notre vol pour Genève est annoncé au panneau d'affichage. L'embarquement a lieu quelques minutes plus tard.

L'avion est un Embraer 190, un jet de petite taille - 100 places. On a trois places réservées au dernier rang - tout à l'arrière de l'appareil. Lorsque l'avion roule en direction de la piste, je constate qu'il y a dans cet aéroport des avions venus de tous les continents: il y a un avion cargo de Korean Airlines - de couleur bleu ciel, ainsi qu'un autre venu de Kenya et un appareil arrivé du Brésil.

Après le décollage, le pilote nous promet un vol agréable, avec quelques turbulences de beau temps, et une vue spectaculaire sur les Alpes, quelques minutes avant l'atterrissage à Genève. Le ciel au dessus du bassin parisien est moucheté de nuages. Les nuages sont cependants plus denses quand on arrive près de la frontière suisse. Alors que l'avion a déjà commencé à descendre, on voit les Alpes et le Jura, avec des gros nuages à l'avant-plan. On entre dans un de ces nuages, l'avion est secoué par des turbulences, puis il termine sa descente tranquillement, en passant au dessus de Genève.

Au dessus du Jura et devant les Alpes

L'arrivée à l'aéroport de Genève se déroule très rapidement, vu qu'on a pas de valises en soute - tout en bagage cabine. Il nous reste à prendre le train pour Renens. Bonne nouvelle, il y a un train qui part pour Renens dans 2 minutes. On arrivera à destination dans 50 minutes, sans changer de train.

Elias nous attendait à la maison. Il a choisi de ne pas nous accompagner à Paris. Il a déjà fait ce voyage en 2018; agé de 17 ans, Disneyland ne l'intéresse plus - c'est pour les petits. Et puis il a profité du silence du à notre absence pour réviser en vue de ses examens de maturité, qui commencent dans deux semaines.



mardi 7 mai 2024

Wikipédia, Anne-Laure Bonnel et moi

Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, un de mes hobby depuis quelques années est la vérification de faits dans les médias. J'ai notamment évalué la couverture médiatique de la guerre en Ukraine. Auparavant un de mes hobby était la rédaction d'articles Wikipédia. Je suis inscrit comme contributeur de Wikipédia depuis 15 ans et j'ai collaboré à la rédaction de centaines d'articles. 

Ce qui m'a amené à changer de hobby c'est le fait que les articles Wikipédia sont une synthèse des publications dans les médias. Publications qui ne sont presque jamais vérifiées - en tout cas pas par les rédacteurs de Wikipédia.

De par mon activité de contributeur de Wikipédia, j'ai appris qu'il existe toute une série de règlements internes qui assurent la vocation pédagogique de cette encyclopédie unique en son genre. Le fait que tout texte présent sur Wikipédia doit être issu d'une publication - autre que Wikipédia - et que la publication d'où provient le texte - la source - doit être mentionnée dans l'article Wikipédia. De plus, en raison de sa vocation pédagogique de Wikipédia, tout contenu non-neutre (éloge, critique, utilisation de mots péjoratifs ou au contraire valorisant) ne peut être ajouté aux articles uniquement accompagné de la mention de son auteur (journal, personnalité, chaine TV....) et des motifs. Wikipédia s'abstient de tout jugement de valeur, et il est uniquement toléré de citer des jugements de valeurs tenus en public. En pratique ca ce sont les règles fondamentales que tout contributeur de Wikipédia est tenu de respecter lorsqu'ils écrit des articles dans l'encyclopédie.

De par mon activité de vérification de faits, j'ai appris qu'il y a une subtile déformation de la vérité concernant la guerre en Ukraine, et ce depuis l'implication de la Russie en février 2022. Cette déformation consiste notamment à ajouter des mots péjoratifs à des faits relatés dans la presse. Elle consiste également à choisir des sources de manière déséquilibrée (la technique du cherry picking), et en faire une analyse biaisée, farfelue, voire caricaturale, qui conclut presque toujours que c'est Vladimir Poutine qui a lancé le conflit en envahissant l'Ukraine - en faisant abstraction de la situation sociale et politique désastreuse dans laquelle se trouve l'Ukraine depuis plus de dix ans. Les analyses font également abstraction du fait que l'intervention de la Russie fait suite à un appel au secours venu...d'Ukraine (voir le communiqué officiel de la Douma).

Une autre technique consiste à discréditer publiquement les journalistes qui osent partager une analyse différente - notamment en raison de leur connaissance étendue de la situation sociale et politique de l'Ukraine. Le discrédit consiste à utiliser des mots péjoratifs et des accusations diffamatoires dans des articles de propagande qui n'hésitent pas à retourner la situation en accusant publiquement ces personnes... de faire de la propagande pro-russe - en résumé c'est un lynchage médiatique. Parmi les personnes visées par cette accusation, il y a la quasi totalité des journalistes occidentaux présent dans le Donbass - certains y habitent depuis plusieurs années. Or en raison de leur parcours, on peut s'attendre de ces gens des connaissances du sujet bien supérieure à celle des médias qui les accusent.

Qu'est-ce que cela m'a enseigné ? que la propagande n'est pas là où les médias le prétendent, mais où ils se cachent bien de le faire savoir.

Anne-Laure Bonnel

Anne-Laure Bonnel est une journaliste française qui a passé plusieurs mois en Ukraine, et rendu visite aux victimes de cette guerre en 2015 - eh oui, cette guerre a commencé bien avant que Poutine s'en mêle. Elle a réalisé un reportage documentaire où elle a rencontré des gens cachés dans des bunkers à l'abri des bombes qui pleuvent sur la région de Donetsk (Est de l'Ukraine). Ce documentaire a été publié en 2016 et salué par Amnesty International. Depuis 2022, elle a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse française, où son analyse de ce qui se trame en Ukraine est présentée comme étant de la propagande pro-russe. Depuis le début de 2024 il y a une page avec sa biographie sur la Wikipédia en langue française. Elle a contesté publiquement le contenu de cette page sur Twitter/X, contestant notamment la classification de sa personne comme "propagandiste pro-russe". Or il se trouve que j'utilise Twitter quotidiennement dans le cadre de mon activité de vérification de faits, et que je suis également rédacteur de Wikipédia en langue française.

Mieux connaitre Anne-Laure Bonnel - interview

Et moi

Que devrait faire un contributeur de Wikipédia si une personne conteste le contenu d'un article ? J'ai tout d'abord suggéré à Anne-Laure Bonnel d'écrire à Wikipédia en signant avec son nom. En effet associé à chaque article de l'encyclopédie il y a une page de discussion qui permet entre autres aux contributeurs et aux lecteurs de se mettre d'accord sur le contenu de l'article. J'ai constaté que des passages entiers de l'article ont été retirés anonymement avec la mention "mensonge" - probablement par Anne-Laure Bonnel. J'ai constaté qu'en effet l'article la décrit comme une propagandiste pro-russe en citant comme source un article "condamnation" écrit par Slate.fr. Une telle affirmation est non seulement du lynchage médiatique, mais sur Wikipédia contrevient avec la règle fondamentale de rédaction de l'encyclopédie: le fait de ne faire ni éloge ni condamnation, où alors uniquement en mentionnant son auteur (= slate.fr). En outre, une règle encore plus sévère s'applique aux biographies des personnes vivantes - en raison du fait que ces personnes pourraient lire Wikipédia, voire intenter un procès en diffamation contre Wikipédia.

En tant que contributeur de longue date de Wikipédia, j'ai tout d'abord signalé le message d'Anne-Laure Bonnel, et un contributeur m'a fait savoir qu'il était déjà au courant. Ensuite de quoi, en conformité avec le règlement, je n'ai pas hésité à modifier la phrase litigieuse en mentionnant que c'est une affirmation de Slate.fr, et en indiquant dans le résumé de modification qu'il s'agit d'une mise en conformité avec les règles internes de Wikipédia. Ma modification... a été immédiatement annulée par un autre contributeur. J'ai donc refait ma modification, en ajoutant ma position sur la page de discussion de l'article, en vue d'éviter une guerre d'édition - selon code de conduite de Wikipédia. Ma position étant qu'Anne-Laure Bonnel est victime de lynchage médiatique et que ce n'est pas la vocation de Wikipédia d'y contribuer. En outre l'article de Slate.fr est un pamphlet flagrant et la classification diffamatoire en tant que propagandiste pro-russe contrevient aux règlements internes de Wikipédia - que j'ai expliqué plus haut. J'ai en outre suggéré aux contributeurs de privilégier les articles écrits en présence d'Anne-Laure Bonnel (interviews,...) plutôt que des pamphlets écrits à son insu, par des médias, dont certains font l'objet d'un procès en diffamation par... Anne-Laure Bonnel.

Réaction hallucinante !

J'ai cru halluciner en constatant la réponse des contributeurs de Wikipédia qui fait suite à mes suggestions. Un contributeur a ouvert à mon sujet une demande d'expulsion de Wikipédia, en m'accusant de propagande pro-russe, et de violation du règlement de l'encyclopédie, avec comme preuve des modifications que j'ai apporté aux articles, qui ... sont tout à fait conformes aux règlement. Une de ces modifications concerne l'article sur les référendums qui ont eu lieu en 2022 en Ukraine. le changement date d'il y a plus d'un an et n'a jamais été recouvert, signifiant tacitement qu'il convient à tous les lecteurs et les rédacteurs de l'encyclopédie. 

J'ai alors donné mon avis sur cette demande: que l'auteur de la demande est un cinglé et que j'ai bien plus de connaissance sur le sujet guerre en Ukraine et propagande que le quidam moyen que sont la plupart des contributeurs de Wikipédia. J'espérais en outre que l'administrateur de Wikipédia qui traiterait cette demande tiendrait compte du caractère tout à fait régulier de mes apports à Wikipédia, de mon ancienneté et mon expérience et de la très grande mauvaise foi qui se cache derrière cette demande - ce qui est contraire au code de bonne conduite des contributeurs.

J'ai halluciné une seconde fois quand j'ai constaté qu'un administrateur... a accepté la demande et prononcé mon expulsion définitive de Wikipédia. Dans les faits mon compte utilisateur (Silex6) est maintenant bloqué et je ne peut plus écrire ni sur les espaces de discussion ni sur les articles Wikipédia, et ce... pour une durée indéterminée. 

J'ai halluciné encore une fois quand j'ai constaté que dans cette demande, des administrateurs de Wikipédia (les autorité de l'encyclopédie) suggèrent ouvertement le cherry picking des sources en fonction de leur orientation politique, ce qui est une violation du règlement de Wikipédia - le POV pushing, précisément la violation dont je suis accusé.

Le lendemain de mon expulsion, Anne-Laure Bonnel écrit un message sur Twitter où elle remercie ceux qui ont pris sa défense sur Wikipédia. Je lui ai fait savoir que Wikipédia procède à l'expulsion de contributeurs qui la soutiennent. Honnêtement je ne suis pas l'avocat d'Anne-Laure Bonnel, et mes motivation ont moins à voir avec le sort de cette journaliste qu'avec la mauvaise qualité de l'encyclopédie en raison de l'engagement politique des contributeurs qui contreviennent au règlements de Wikipédia. Suite à mon message sur Twitter, c'est un contributeur de Wikipédia qui m'a répondu sur Twitter, et on a eu une longue conversation où j'ai présenté tout les points qui sont décrits ci-dessus. Il m'a finalement suggéré de contacter un administrateur de Wikipédia et de poser un plaidoyer en vue de la remise en service de mon compte utilisateur. Chose que je n'ai pas l'intention de faire suite aux "remerciements" et à la mauvaise fois crasse des contributeurs envers quelqu'un qui revient de plusieurs années de congé en tant que rédacteur de Wikipédia.

A l'heure où j'écrit ces lignes, il y a encore des disputes entre les rédacteurs de Wikipédia concernant le contenu de l'article de biographie d'Anne-Laure Bonnel. Mon nom y est cité, comme quoi apparemment mes opinions sont partagés par d'autres contributeurs... à qui je souhaite bonne chance pour essayer d'obtenir un article de bonne qualité envers et contre les autres rédacteurs.

Les sources - fact-checking et Wikipédia 

La technique classique de fact-checking consiste à une analyse croisée: Tout d'abord récolter des faits dans des sources primaires - Je me suis servi pour ca des récits des victimes récoltés dans des témoignages en vidéo - en faisant ce que ferait un inspecteur de police durant une enquête criminelle. Puis en faire sa propre conclusion et la comparer avec la conclusion faite par les médias. Puis rechercher le faits vérifiés qui auraient été omis par le média, ainsi que les rumeurs et les faits non vérifiés qui biaisent tous deux la conclusion faite par le média. 

Un fait presque toujours omis concernant la guerre en Ukraine est que le pays est divisé en deux camps qui s'affrontent depuis dix ans, que chaque camp a ses propres autorités et que c'est le camp "Donbass" qui a demandé l'intervention de la Russie. Un autre biais fréquent est l'inversion accusatoire: des victimes témoignent d'un crime commis (par exemple) par les soldats Ukrainiens, et le média relate le même crime, en affirmant qu'il a été commis... par l'adversaire (ce qui ne peut pas être exclu). La conclusion du média est souvent appuyée par une choquante photo des dégâts.

Les contributeurs de Wikipédia ont l'interdiction de faire leur propre conclusion et de l'apporter dans les articles de l'encyclopédie. Selon le règlement de Wikipédia, le devoir du contributeur est de faire une synthèse des analyses effectuées par des tiers et publiées (livres, articles de journaux...). L'usage d'analyse tierces - terreau de propagande - amène les articles Wikipédia à contenir les biais de propagande provenant des journaux et de la télévision. Les articles Wikipédia deviennent souvent un florilège de la propagande, du fait que, dans leur campagne de propagande, les médias profanes cachent qu'ils font de la propagande et accusent de propagande adverse les journalistes qui sont précisément plus compétent qu'eux sur le sujet - en raison notamment de leur expérience personnelle sur place en Ukraine, ce qui nuit à leur réputation. Or Wikipédia tient compte de la réputation des auteurs.

En conclusion si il y a un florilège de propagande sur Wikipédia, ce n'est pas tant de la faute des contributeurs, qui ont été pris au piège par une inversion accusatoire très difficile à déceler. Cependant la situation n'est pas prête de changer étant donné que les contributeurs sont très peu enclins à se remettre en question et que les règles de rédaction de Wikipédia, qui privilégient les sources secondaires, en font une éponge à absorber le discours biaisé des médias.